La vie politique d’une nation est grandement influencée par son système de vote et la façon dont son gouvernement est élu. On peut d’ailleurs remarquer que:
- Un pays tel l’Allemagne choisissant son gouvernement par un suffrage « mixte », c’est à dire comportant une dose de proportionnelle (50% de l’assemblée est élue de façon proportionnelle), et une dose de majoritaire, voit émerger une culture du consensus, qui permet de gouverner correctement (ainsi une coalition droite gauche capable de gouverner a existé dans ce pays).
- Un pays tel la France choisissant son gouvernement par un suffrage majoritaire mais aucunement proportionnel voit émerger une culture du clivage et de l’affrontement, dans laquelle un parti ayant un poids électoral fort (mais non majoritaire) peut avoir un poids politique nul, et où des partis ayant des poids électoraux faibles sont par contre sur-représentés à l’assemblée.
- Un pays tel Israël choisissant son gouvernement par un suffrage parfaitement proportionnel connait des situations dans lesquelles il existe des partis ayant un poids électoral très faible (cas de l’extrême droite religieuse) qui ont un poids politique très fort, puisque ces petits partis ont la capacité de faire ou défaire une majorité.
Actuellement en France, le président de la république, chef du gouvernement qui décide de l’orientation politique du pays, est élu au suffrage universel uninominal direct à deux tours.
L’assemblée nationale est une chambre d’enregistrements des propositions de lois déposés par le gouvernement, et est élu au suffrage universel direct majoritaire à deux tours lors des élections législatives.
Il y a bien deux élections et il est possible que
- Le président de la république qui est élu soit mis en minorité à l’assemblée, auquel cas il est forcé à une cohabitation (cas des élections législatives de 1986, 1993, 1997)
- Le président de la république qui est élu ne soit pas le candidat préféré des français (le candidat qui battrait n’importe quel adversaire s’il l’affrontait au second tour n’est pas élu). Il s’agit du cas de l’élection présidentielle de 2007 (François Bayrou aurait remporté un deuxième tour contre n’importe quel autre candidat), et du cas potentiel de l’élection de 2002, où le second tour n’a pas permis aux électeurs de choisir entre leurs deux favoris.
Nous pensons que le système de vote actuellement en vigueur en France défavorise le consensus, et augmente le sentiment de détachement des citoyens à l’égard de leur assemblée qui est très peu représentative. L’absence de confiance d’un peuple envers ses institutions est un facteur déterminant sur le long terme de l’effondrement d’un pays, alors qu’à l’inverse, la confiance d’un peuple envers ses institutions favorise l’apparition d’un sentiment d’unité citoyenne.
Voici ce que nous proposons :
Les élections législatives et présidentielles fusionnent.
Les partis qui se présentent à l’élection décident chacun de présenter à l’élection un chef de gouvernement. Chaque citoyen place dans l’urne une appréciation de chaque candidat (au choix entre « favori » , « bien », « assez bien », « passable », « Insuffisant », « à rejeter »). Lorsqu’un électeur vote, il doit donner à au moins un des candidats la mention « favori » mais toutes les mentions restantes (à l’exception de « favori ») peuvent être données au choix à chacun des autres candidats.
Le chef du gouvernement est élu grâce a un système de vote par valeurs : la mention « favori » rapporte 5 points; la mention « bien » en rapporte 4, la mention « assez bien » en rapporte 3, la mention « passable » en rapporte 2, la mention « insuffisant » en rapporte 1, et la mention « à rejeter » n’en rapporte aucun. Le candidat ayant le plus grand nombre de points est élu chef du gouvernement.
La composition de l’assemblée est décidée en prenant en compte le parti du candidat « favori » (en tête du classement) de chacun des votes.
Elle est proportionnelle à 75%, et le candidat vainqueur obtient une prime de victoire de 25% de députés. Tous les partis ayant proposé un candidat qui est placé en position de « favori » par plus de 5% des votants sont représentés à l’assemblée.
Cela signifie qu’un candidat étant placé en position de favori par 33% des votants, et qui en plus remporte l’élection aux points face aux autres candidats, obtient une majorité à l’assemblée (il obtient une prime de victoire de 25% des députés, et il obtient aussi 33% des 75% des députés restants de l’assemblée).
Dans le cas ou un candidat remporte aux points l’élection alors qu’il est favori dans moins de 33% des suffrages, il n’obtient pas la majorité à l’assemblée et doit s’allier avec le parti d’un autre candidat pour devenir majoritaire.
Nous sommes convaincus que la prime de victoire de 25 % des députés permet de gouverner dans la totalité des configurations de vote, et que la proportionnalité à 75% de l’assemblée permet à tous les partis non marginaux (ayant plus de 5% des suffrages) d’être représentés.
Ce type de suffrage favorise la culture du consensus (il peut être nécessaire de nouer des alliances), et offre la possibilité aux électeurs de choisir eux même le chef du gouvernement (ce qui n’est pas le cas dans le mode de scrutin mixte en vigueur en Allemagne, où Angela Merkel aurait pu ne pas être désignée chancelière suite aux élections législatives ayant abouti à la « grande coalition »).
La possibilité offerte aux électeurs de donner leur opinion sur chacun des candidats favorise le sentiment démocratique, et est un facteur d’émulation politique.
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